
Défendre les acquis sociaux devient de plus en plus difficile, formuler de nouvelles revendications devient dérisoire. Il est navrant de constater qu’à travers l’Europe les salariés sont partout confrontés à la même « coalition ».
La lutte contre une réforme rétrogradant l’âge de la retraite en France en a livré un exemple récent.
Les médias aux mains de groupes d’intérêts financiers ont perdu toute neutralité d’information et l’on constate que beaucoup de journalistes soucieux de rester bien « en cour » se sont auto-censurés, il en est de même des économistes agréés en hauts lieux. En ce qui concerne la réforme de retraite en France, la Commission européenne fait la politique de l’autruche en déclarant que cette réforme « ne fait pas partie du plan de relancement européen » et que par-là la Commission ne pourra donc pas bloquer des subventions sur ce motif.
Les multinationales sont de prime abord pour toute réforme qui ne risque pas d’augmenter le coût du travail. Les assureurs et autres « vendeurs de produits d’épargne », voire de retraite par capitalisation, se réjouissent de l’occasion pour attirer une clientèle confrontée à une situation imprévue.
Les économistes au niveau international continuent à réciter leur bréviaire néolibéral auquel trop de politiciens prêtent attention, mais les crises financières récentes ont rendu leur rhétorique plus subtile.
Il ne faut pas croire que ces attaques aux acquis sociaux soient un fait du hasard, elles sont préparées de longue date. Ainsi la réforme sur les retraites en France date de 2017. Philippe Aghion, professeur au Collège de France de Paris et grand inspirateur de Macron, disait sur BFM-Business : « La seule manière de ne pas avoir d’effet récessif sur l’économie est d’augmenter la durée du travail ».
Pour le ministre de l’Intérieur G. Darmanin les choses sont claires : « Le travail c’est pas une maladie » (à admirer son style digne d’un recalé du primaire). Donc pour lui le travail n’est pas une maladie et il fustige la Gauche qui selon lui « défend le droit à la paresse ».
A ces propos il n’y a qu’une réponse adéquate : « Debout les fainéants et autres paresseux … ! »
Edouard Kutten