André Link : Les renards de Vianden - Quand Victor Hugo rencontre Michel Rodange.

L’action joue à Vianden, en 1871 (sous le règne du Prince Henri). Victor Hugo s’y trouve pour la quatrième fois de sa vie (après 1862, 1863 et 1865) – après avoir été expulsé de Belgique le 30 mai 1871. Tandis que sa famille (Alice, que le poète n’aime pas, veuve de Charles, fils aîné de Hugo mort d’une apoplexie ; Jeanne et Georges, les petits-enfants chéris du poète ; Juliette Drouet, ancienne actrice, muse de V. Hugo depuis 1833 ; s’y joindra François-Victor, fils cadet de Hugo, qui mourra jeune lui aussi) réside à l’Hôtel Koch, l’auteur des « Misérables » s’est installé dans la maison voisine. De sa fenêtre il contemple le château de Vianden et le va-et-vient des citoyens et des touristes. Il multiplie les aventures amoureuses.

L’histoire commence avec l’arrivée de Marie Mercier et de Michel Rodange. Apatride comme Victor Hugo, Marie Mercier, 18 ans, jeune veuve de Maurice Garreau, directeur de la prison de Mazas sous la Commune, cherche refuge auprès du grand poète qu’elle vénère comme un dieu. Elle ne va pas tarder à en devenir la nouvelle maîtresse.

Michel Rodange, d’un naturel placide et un peu terne, souffrant d’ulcères à l’estomac, est venu à Vianden pour se reposer et pour écrire son « Rénert ». Il loge chez son frère. Le poète luxembourgeois, âgé de 44 ans, piqueur cantonal à Wiltz, n’a pas emmené sa femme et ses quatre enfants. Il envisage de changer de professeur et de s’engager auprès de la Société de Chemins de Fer Prince-Henri.

Au cours de son séjour à Vianden, Michel Rodange a de longues discussions avec Juliette et Marie. Victor Hugo, qu’il considère comme le plus grand poète d’Europe, le traite avec un peu de condescendance. Les contacts entre les deux écrivains – contacts purement fictifs d’ailleurs – restent courtois mais superficiels.

V. Hugo n’est pas présenté comme un surhomme, loin s’en faut, malgré sa générosité. Il reste particulièrement attaché à sa fille Adèle, morte en 1868, dont il entend la voix, avec qui il cause. Le destin tragique d’Adèle est retracé par flashbacks. A part écrire, dessiner et exercer ses charmes, V. Hugo aime les séances spirituelles et les soirées mondaines.

Avec ce nouveau roman plein de verve et d’ironie, André Link nous raconte sous un œil nouveau le désormais célèbre 4e séjour de Hugo à Vianden.

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André Link : Les renards de Vianden. Broché, 164 pages, 13 x 20 cm, avec des illustrations de Marcel Hay. Prix : 19 €. ISBN : 978-2-87963-922-2.