Cette publication reprend sur 880 pages les 296 lettres et cartes postales qu’Andrée Mayrisch a envoyées à Aline Mayrisch

Cette publication constitue le cinquième volume de la série de livres édités par la Fondation Lydie Schmit. Elle reprend sur 880 pages les 296 lettres et cartes postales qu’Andrée Mayrisch a envoyées à Aline Mayrisch, accompagnées par des repères chronologiques et des centaines de notes de bas de page expliquant le contexte personnel et historique.

Ce livre est ainsi une sorte d’autobiographie épistolaire commentée et, en même temps, 
une mine exceptionnelle creusée au coeur du XXe siècle en Europe.

Andrée Viénot-Mayrisch, fille unique d’Aline et d’Émile Mayrisch, couple le plus remarquable que le Grand-Duché ait connu au 20e siècle, est née le 7 juin 1901 à Dudelange. Ville terre rouge, où elle a passé toute sa jeunesse. Une jeunesse privilégiée, caractérisée par une éducation libérale, riche en bonheurs et marquée par les événements. En juillet 1918, alors que la Première Guerre Mondiale battait de son plein dans le département de la Marne - on entendait les grondements des canons jusqu’à la villa du Kräizbierg -, elle passait son bac au Lycée pour jeunes filles à Luxembourg. Quelques mois plus tard - et à peine âgée de 17 ans -, elle partait à l’étranger pour faire ses études. Genève d’abord, puis Paris, Londres et finalement Berlin. Ces années d’après-guerre furent marquées par les tensions politiques, économiques et sociales que l’on connait, et les incertitudes qui en résultaient ne restaient pas inaperçus à une jeune femme, qui rêvait d’un monde juste, équitable et responsable pour tous. Le 18 juillet 1929 elle épousait à Paris le diplomate et homme politique français Pierre Viénot, qui à l’époque dirigeait le bureau allemand du Comité Franco-Allemand d'Information et de Documentation (C.F.A.I.D.) à Berlin. Ce Comité, dont la vocation principale était de promouvoir l’entente entre les deux pays, a été fondé en 1926 par Émile Mayrisch et Pierre Viénot. Andrée devenait sa secrétaire à Berlin, elle le conseillait dans ses actes, l’inspirait tant dans ses orientations que dans ses formulations. En avril 1930, après des divergences insurmontables sur l’orientation future du Comité, le couple Viénot tourna le dos à l’Allemagne pour s’installer à Chooz dans les Ardennes, où Pierre préparait une carrière politique au niveau national. Andrée adhéra à la S.F.I.O. et sera à partir de 1936 attachée au cabinet de son mari, alors sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères du gouvernement Blum. Le couple s’est opposé en 1940 au Régime de Vichy, Pierre sera incarcéré à deux reprises, réussissant à s’enfuir pour rejoindre Londres et la France libre sous le Général de Gaulle, dont il était l'ambassadeur auprès du gouvernement britannique de 1943 jusqu’à sa mort en juillet 1944. Tandis qu’Andrée, restée à Cabris auprès de sa mère, gravement malade, et de ses deux enfants en bas âge, participait aux réseaux de résistance de la région. Elle obtint en 1945 la nationalité française et fut élue députée de l’Assemblée Constituante. Elle était à deux reprises nommée sous-secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports dans les gouvernements de Georges Bidault et de Léon Blum. Après la mort de sa mère en 1947 elle renonça cependant « à une carrière qui aurait pu être brillante » (Marie Delcourt), pour assumer l’éducation de ses deux enfants, et se tourna vers la politique régionale et locale, fut députée des Ardennes et Conseiller général du Canton de Rocroi à plusieurs reprises et maire de Rocroi de 1953 jusqu’à sa mort en 1976.

Par ce livre les auteurs rendent hommage à « Schnouky », comme ses amis appelaient la jeune Andrée Mayrisch. La grande « méconnue des Mayrisch », qui était cependant une jeune femme bien courageuse, pleine de volonté et d’indépendance, « marquée par les seaux de l’intelligence humaniste, de la volonté au changement et du goût indéniable pour le travail et le combat » (Annette Schwall-Lacroix). Les textes qu’elle nous a léguées en témoignent. Ils nous montrent une femme curieuse et intelligente, dotée d’un esprit libre et moderne, d’un sens moral et d’une capacité d’analyse extraordinaires.

D'Bréiwer vun der Andrée Mayrisch sinn och d'Basis fir de Monolog "Schnouky" deen elo am Kasemattentheater opgefouert gëtt. Op der Bün steet d'Eugenie Anselin. Weider Detailer sinn um Site vum Kasemattentheater ze fannen:

Andrée Viénot-Mayrisch - Lettres à sa mère

Marc Limpach/Charles Meder

Fondation Lydie Schmit, Luxembourg

ISBN : 978-2-919908-20-2

880 pages

Date de publication : 30.11.2022

Prix : 45 €