Réarmement démographique

La mainmise de l‘Eglise catholique sur la société laïque et ouverte est devenue inquiétante. Trop de politiciens se font l’exécutant des paroles du pape François Ier en matière scolaire et sociétale.
G. Meloni a réouvert la guerre scolaire en Italie par une mise au pas idéologique du système scolaire en réformant les programmes des écoles primaires et secondaires comme en Pologne et dans quelques Etats républicains aux Etats-Unis d’Amérique. Meloni fait de la religion et de l’identité les valeurs cardinales des nouveaux enseignements. Pour 2026-27 l’introduction de l’Etude de la Bible en parallèle des récits mythologiques romains, grecs et nordiques, et prévue. Il ne ‘agit pas seulement de saboter l’enseignement public, mais par-là on mine un peu plus d’Etat de droit. Disons que l’Italie n’est pas une exception dans le domaine.
Les politiques de droite ont entendu le cri d’alarme du pape qui veut un réarmement démographique. Les droits des femmes sont devenus caducs. Les médecins osant pratiquer l’IVG ont été appelés « assassins » par le pape Bergoglio à la tête de l’Eglise catholique qui n’a jamais respecté ni le droit de l’homme, ni le droit de l’enfant, dans sa conquête du pouvoir temporel.
Les politiciens ont compris le message du pape demandant un effort de procréation. Ainsi le maire d’Audresselles en France a présenté ses vœux aux habitants en ajoutant : « Faites-nous des petits enfants pour l’école » (cf. Voix du Nord, 19.01.2025). Il a par-là suivi la directive de Macron qui parle d’un « réarmement démographique » dont aurait besoin la France.
Que cet appel au réarmement démographique se fasse à un moment où l’Union européenne est en train de financer un réarmement gigantesque, fait penser aux temps d’avant-guerre en 1914, voire en 1939. Et ce sont d’ailleurs les mêmes protagonistes, à savoir politique, Eglise et économie qui sont de nouveau actifs.
Militarisme et cléricalisme sont deux alliés de longue date. S’unissant à une conception de droite réactionnaire et machiste de la société, le futur démocratique s’annonce morose.
Edouard Kutten