Le discours du nouveau Vice-président des Etats-Unis d’Amérique, J.D.Vance, lors de la conférence de sécurité de Munich en date du 15 février 2025, a apparemment été un choc pour la communauté politique internationale. 
Vance a tenu à donner des leçons de « démocratie » aux participants de la conférence, et par-là au monde entier, en affichant clairement son soutien et celui de son pays aux partis dits populistes, souvent de l’extrême-droite, en plein essor dans maints pays de l’Union européenne. En plus, il a rencontré Alice Weidel, la dirigeante du parti d’extrême-droite allemand AfD, ce qui a été un faux-pas politique extraordinaire à quelques jours des élections fédérales en Allemagne.

Si le discours de Vance se voulait être un plaidoyer pour une « démocratie à l’américaine », il a été plutôt un requiem pour la « démocratie d’après-guerre » telle que nous la connaissons.

Nous sommes nombreux à comparer les temps dans lesquels nous vivons à ceux qui ont précédé la Deuxième Guerre mondiale. La montée en puissance des partis d’extrême-droite, leur banalisation, voire leur complicité avec les partis de la droite « républicaine », nous rappelle l’évolution politique des années 1933 et sa conséquence dramatique. 
Le « nie wieder !!! » résonne à nouveau dans les milieux des oppositions, surtout de gauche, mais beaucoup trop tard et beaucoup trop timidement.

Car en fait, la situation n’est pas la même que dans les années d’avant-guerre. Il y a un élément qui change complètement la donne. Les Etats-Unis d’Amérique, jusqu’à maintenant, à tort ou à raison, considérés comme les « défenseurs de la démocratie occidentale », ne seront, cette fois-ci, plus du même côté du front. La guerre ne sera plus la même, car les Etats-Unis d’Amériques sont passés du côté de l’obscurantisme politique réactionnaire et fasciste et ne se gênent pas de vouloir octroyer leurs idéaux aux partenaires politiques et économiques. Et ce sera à prendre ou à laisser.

L’Oncle Sam ne viendra plus nous « libérer » de l’oppression politique et sociétale. La désinformation et l’ingérence numérique est le nouveau « maître de guerre ».

L’ère est au démontage institutionnalisé de la « démocratie », telle que nous la connaissons. Est-il déjà trop tard pour la défendre ?

Christiane Kutten-Serafini