Pitoyable … !

A force de privilégier les solutions les plus profitables, l’on a fini par laisser tomber l’acier en Europe. Il est plus rentable de produire à l’étranger et d’importer dans l’Union européenne.
Une politique dangereuse, car à moins de 75 % d’utilisation des capacités de production, les hauts-fourneaux européens ne sont plus rentables. En ce moment on est à 60 % et les importations continuent de progresser.
La sidérurgie reste un « secteur stratégique » selon St. Séjourné, vice-président de la Commission européenne. Or 28 % de l’acier consommé dans l’automobile ou encore dans le bâtiment sont importés à bas coût. Les actionnaires se portent bien, les sidérurgistes, par contre, craignent pour leur emploi.
Au Luxembourg « Liberty Steel » est un récent exemple. En France, ArcelorMittal, qui n’est pas un inconnu au Grand-Duché, va supprimer 600 emplois (cf. Voix du Nord, 24.04.2025). La Commission européenne explique que « la majorité des actions prévues dans le plan d’action sur l’acier et les métaux vont s’étaler dans le courant des années 2025 et 2026 ». En clair, on n’est pas dans l’immédiateté d’une politique d’importation générale soumise aux droits de douane.
On laisse un répit aux producteurs d’acier, on ne leur force pas la main, on les accompagnera « financièrement » pour regagner leur production en s’engageant dans une politique de décarbonation financée par l’Union européenne. Ceci n’est cependant pas une garantie d’emploi pour les salariés concernés.
L’on ne parle pas d’emplois, mais de rentabilité d’entreprise. C’est pitoyable et significatif, aussi pour d’autres secteurs de l’économie européenne !
Edouard Kutten