La politique d’austérité pratiquée partout en Europe est, selon certains économistes politiciens, l’expression du sérieux avec lequel l’on gère à présent les dépenses publiques. Il faut s’assurer de l’efficience de chaque euro versé par l’Etat, tel était, par exemple l’argumentation de Bruno Le Maire, il y a à peine un an.

Or, en France et dans bon nombre d’autres pays pratiquant l’austérité publique, l’on constate que les aides aux entreprises sous toutes leurs formes ne sont ni mesurées, ni évaluées.

Cependant la corrélation entre aides publiques, bénéfices, dividendes et licenciements est évidente, même si on la cache moyennant les aides (non gratuites) médiatiques ad hoc.

L’absence de transparence est totale, c’est l’omerta organisée et institutionalisée. Comment expliquer qu’en France, par exemple, (cf. Humanité magazine no 951), la rémunération des actionnaires du CAC40, qui est aussi présent au Luxembourg, a été multipliée par cinq depuis 2010. Officiellement l’on ne voit pas de rapport entre les aides publiques et les dividendes mirobolantes.

Il est inexplicable qu’une entrepise puisse toucher des millions d’euros de « crédit d’impôt recherche » tout en continuant à procéder à des plans de suppressions de postes. Payé avec de l’argent public et puis se délocaliser à l’étranger, une pratique qui ne choque plus, c’est le « business ».

Il faut effectivement s’assurer de l’efficience de chaque euro versé par l’Etat … ! Mais où trouver les politiciens qui auront le courage de lutter contre cette « austérité subventionnée » ?

Edouard Kutten