Investissement d’avenir en Bourse

Pendant des années l’Europe économique était à la traine, même dans des domaines qui touchaient le quotidien de la population, comme l’approvisionnement en médicaments, par exemple. La crise du Covid a prouvé à quel point ce secteur avait été négligé.
Cependant ce ne fut qu’un réveil superficiel, les capitaux privés et publics n’y voyaient pas encore la grande occasion pour investir.
Mais voilà que la guerre en Ukraine a réveillé l’esprit d’investissement de certaines branches mortes qui préféraient investir à l’étranger. Ce sont les « valeur européennes » qui se sont réveillées pour faire face aux tensions géopolitiques où le secteur de la défense, du réarmement généralisé imposé au sein de l’Union européenne a fini par avoir le vent en poupe.
Ce sont les valeurs européennes du secteur qui se sont illustrées depuis. L’indice « Morningstar Developed Markets Europe Aerospace & Defense », qui regroupe 19 grands acteurs européens, a bondi de 50 % depuis début 2025 (cf. Figaro-éco, Patrimoine, 14.05.2025).
Il ne faut pas continuer à tourner autour du pot, tout ce qui concerne la défense militaire est redevenu un investissement d’avenir en Bourse. Rheinmetall, conglomérat allemand, a repris de la « couleur » en devenant le plus important fabricant d’obus au monde occidental (cf. Echos, 07.05.2025). Son carnet de commandes est passé de 24,5 milliards d’euros à 55 milliards d’euros. Pourvu que cette guerre dure est le souhait de nombre d’employés de Rheinmetall.
Triste état des choses. Un boulevard s’ouvre devant les armuriers : le fonds allemand de défense et d’infrastructures de 500 milliards d’euros, l’initiative européenne « Rearm Europe » de 800 milliards d’euros et le probable rehaussement des investissements de défense dans les pays de l’OTAN à hauteur de 3 % du PIB.
Malheureusement le social, le culturel et la santé ne sont pas cotés en Bourse ! Le réarmement ne saurait résoudre les problèmes sociétaux auxquels l’Union européenne est confrontée. Tel le veut le système capitaliste !
Edouard Kutten