On a souvent reproché à l’Union européenne de ne pas mettre sur pied un plan de coordination industrielle. Voilà qui est fait.

Il s’agit de coordonner l’effort de production de l’industrie de l’armement au sein de l’Union européenne. L’urgence porte avant tout sur la production d’obus 155 mm dont ont besoin les canons Caesar impliqués dans le conflit en Ukraine. Pour garantir une efficacité à longue durée l’on pense à une mutualisation des commandes européennes. Il y a 15 entreprises concernées qui sont implantées dans 11 pays de l’Union européenne.

Thierry Breton, Commissaire européen du marché intérieur, a plaidé à Stockholm (le 7 et 8 mars 2023) pour une priorité accordée à ces industries. L’on ne rechigne plus à parler officiellement « d’économie de guerre ». Un meilleur accès au financement bancaire et privé doit être garanti à ces producteurs d’obus. Selon Th. Breton « les banques doivent contribuer à l’effort de défense ». C’est la BEI (Banque européenne d’investissement) qui est sommée d’envoyer un signal clair. Car jusqu’à présent les industries de l’armement ne figuraient pas sur la liste d’activités et d’entreprises considérées comme durables entraînant par-là des difficultés pour trouver des crédits en Europe.

Plus question de se financer « hors de l’Union européenne ». « L’Economie de guerre » leur ouvre toutes les portes bancaires.

Les banques, par tradition, étant de toutes les guerres, sont prêtes.

Edouard Kutten