D’aucuns veulent rendre l’Allemagne responsable du grand imbroglio énergétique qui se profile à l’horizon. L’Allemagne a en effet mis fin au nucléaire et on lui reproche de peser par-là sur les futurs prix de l’électricité en Europe.

Il ne faut pas oublier que 50 % de la production allemande d’électricité proviennent déjà de sources renouvelables. Or l’énergie renouvelable n’est pas suffisante et l’Allemagne doit pendant des années recourir aux centrales produisant de l’électricité à partir de charbon, voire de lignite qui émet encore plus de CO2. Ces centrales ont dû augmenter leur production pour compenser les pertes d’approvisionnement en gaz russe.

Se ravitailler en « électricité nucléaire » en France est difficile car plusieurs centrales nucléaires y sont dans un état technique inquiétant. Or cette « coopération » entre l’Allemagne et la France était prévue pour le « cas où » ! Mais la corrosion dans certaines centrales nucléaires françaises a changé la donne.

La COP2021 avait « recommandé » la « fin progressive du soutien des Etats aux énergies fossiles ». Cependant en 2022 on nota un record mondial en matière d’aides de plus de 1000 milliards de dollars, dont 350 milliards pour la seule Union européenne, répartis équitablement entre l’électricité, le gaz naturel et le pétrole. Les lobbys respectifs acclamaient, mais selon l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) il s’agit d’un fiasco planifié.

L’actuel « imbroglio » est la conséquence de l’arrêt brutal des importations de gaz naturel russe en Europe. La volatilité extrême des prix du pétrole brut et la flambée du gaz naturel ne sont pas imputables à la fin du nucléaire allemand !

Quoi qu’il en soit, la « machine à subventions » de l’Union européenne ne chômera pas d’aussi tôt !

Edouard Kutten