Leur omniprésence le montre bien. Malgré les nombreuses promesses des autorités, l’on doit constater que dans bon nombre de pays la pureté de l’eau potable laisse à désirer. La découverte de pesticides y est devenue plus fréquente.

En France, par exemple, un rapport sur la présence de pesticides dans l’eau potable publié le 6 avril 2023 par l’agence sanitaire est inquiétant. Il s’agit surtout de la présence du pesticide « Chlorothadonil » (R471811) qui pose question. Or ce produit est interdit en France car la commission européenne n’avait pas renouvelé en 2019 son autorisation de commercialisation. L’emploi de l’insecticide « phosphine » a été défendu à partir de fin avril par l’agence nationale de sécurité sanitaire en France. Tout contact direct de cet insecticide avec des grains de blé doit être évité à l’avenir. Mais le lobby des exportateurs de blé s’est fait entendre. Pas question de mettre en jeu un commerce florissant à grandeur de 11,5 milliards d’euros (2022).

L’on est en train de préparer des dérogations afin de pouvoir continuer à exporter le blé français « contaminé » en Afrique. L’Union européenne n’est pas unie face à l’emploi de cet insecticide, l’Allemagne et la Belgique, par exemple, en ont réautorisé l’utilisation.

Lorsque les intérêts des géants chimiques et ceux des lobbys agroalimentaires sont en jeu, l’on est au plus haut niveau politique européen prêt à toute concession, voire dérogation.

Voilà le pragmatisme écologique au quotidien. Les pesticides & Co se portent bien en attendant !

Edouard Kutten