Les restrictions énergétiques sont oubliées, les bonnes résolutions écologiques de même. L'année 2023 est programmée pour devenir l'année du grand retour du tourisme de masse. Les restrictions et contraintes ont été réduites au minimum.

Tous les records de 2019 doivent être battus, ça va être la grande cohue et les habitants des régions touristiques sont souvent exaspérés car indiscipline et incivisme vont être à l'ordre du jour.
Mal régulée, cette espèce de tourisme peut avoir des conséquences désastreuses sur les sites touristiques eux-mêmes (Venise en est un exemple frappant).

On n'est pas à une contradiction près. Aux Baux-de-Provence il n'y a pas de médecin, pas de pharmacie, mais bien 2 millions de visiteur annuels. Les besoins des habitants ne sont que rarement pris en considération. Le tourisme est pour l'Etat une source de revenu, voilà ce qui compte.

Le surtourisme ne peut cacher les différences sociales. Il y a le « tourisme de cohue de prestige », il est intégré dans le système de surconsommation conditionnant, avec une aide médiatique ad hoc, les habitudes et les comportements des gens (pas toujours calmes et respectueux, même si ces vacances coûtent une petite fortune). Et il y a le tourisme « bas de gamme » qui comble le désir des gens moins aisés de se défaire de leurs frustrations quotidiennes et qui, malheureusement, ne profitent pas d'un encadrement de qualité, mais souvent d'animations « cheaps », dans tous les sens du terme.

Cet état des choses ne va pas empêcher les politiciens de faire à toute occasion qui se présente un appel à la protection de l'environnement, une hypocrisie sans pareil car l'appel des ressources provenant du tourisme de masse sera toujours plus fort que l'appel de la forêt !

Edouard Kutten