Féminisme sectaire

Dans son dernier communiqué de presse, le Planning Familial affirme qu’il fallait plus que jamais défendre le droit à l’avortement. Moi, je déclare qu’il faut plus que jamais le combattre, ce droit qui n’aurait jamais dû en devenir un.
Les voix qui se lèvent au nom d’un féminisme qui entend dépourvoir les femmes de tout ce qui fait l’essence du beau sexe se déchaînent de plus en plus, réclamant jusqu’à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution.
Outre cette revendication, le PLF énumère d’autres demandes qui s’inscrivent non moins dans le cadre d’une idéologie féministe sectaire.
N’en citons que deux : l’instauration d’un délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse et la suppression du délai de réflexion.
En ce qui concerne le délit d’entrave, il est déplorable qu’il ait fait son chemin dans la législation française, la France étant une patrie qui se flatte de sa culture humaniste et fête en grande pompe l’abolition de la peine de mort sur son territoire. Ainsi, en France, est susceptible d’encourir une peine de prison toute personne essayant d’empêcher une femme soit d’avorter, soit d’avoir accès à l’information y relative. Également punissable : la diffusion de contenus relatant les effets néfastes sur la santé mentale qu’un avortement peut causer. Si le Conseil constitutionnel distingue entre avis donné par quelqu’un de compétent en la matière ou affirmant l’être (répréhensible), et opinion personnelle communiquée (non répréhensible) le texte de loi baigne dans le flou. (Loi du 27 janvier 1993, plusieurs fois étendue, dernièrement en 2017) Ainsi, le délit d’entrave à l’IVG risque accessoirement d’entraîner une entrave à la liberté d’expression dont les organes de presse pourraient également s’en ressentir.
Dans le même contexte, le délai de réflexion est à maintenir impérativement. Cette disposition confère aux femmes le temps de considérer toutes les facettes de leur situation- ce qui n’est ni humiliant ni infantilisant ; chaque médecin sérieux incite ses patients à se recueillir au sujet d’interventions moins lourdes qu’une IVG. Il est paradoxal que le PLF, qui souhaite criminaliser tout obstacle freinant l’accès à l’information concernant l’IVG, cherche moyen d’empêcher les femmes de se renseigner amplement avant de prendre une décision capitale. Il serait du devoir de chaque instance à laquelle une femme concernée puisse se fier (PLF y compris !) d’aborder toutes les implications qu’entraîne un avortement, sans omettre d’évoquer la désolation psychique dans laquelle tombent maintes femmes après cet acte irréversible. De même, afin qu’aucune femme n’avorte par désespoir, il est indispensable qu’elle soit mise au courant de toutes les pistes à sa disposition. (Aides sociales, organismes caritatifs).
Œuvrer en faveur des femmes, c’est aussi (ou surtout !) les encourager à garder leur bébé et à jouir de la maternité. Que cesse cette vision unilatérale de la cause des femmes !
Kelly Meris