Le nombre des demandes d’avortement a sensiblement augmenté au Luxembourg au cours de l’année 2023 (hausse de 46% par rapport à 2022). Une nouvelle alarmante qui n’est pas sans interpeller le Planning Familial, qui déplore le manque de statistiques permettant une analyse précise de cette situation dramatique- le Ministère de la Santé ne dispose que des comptes de la CNS qui ne donnent pas d’indication concernant la nature de l’avortement (interruption volontaire de grossesse ou avortement suite à une mort fœtale). Si la requête relative à des données explicites est certes justifiée et nécessaire, il n’en serait pas moins de rigueur que le PFL interroge le rôle qu’il a décidé de jouer sur la plateforme publique.

Si le PFL ne promeut pas à proprement parler l’avortement, il ne cesse d’essayer par tous les moyens de le dédramatiser et de le présenter comme acte médical anodin (on se souvient à ce sujet d’une comédie musicale sous son patronage, particulièrement navrante, dans le cadre d’Esch 2022). Et, même face à l’effrayante situation actuelle, le PFL maintient sa revendication de rendre l’IVG accessible de façon illimitée et continue à réclamer l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Quelle aberration !

La gravité des circonstances exige une réponse politique dans le but de réduire, au mieux de faire cesser, ces interruptions volontaires de grossesse bien trop nombreuses au Grand-Duché. La hausse des avortements, même à défaut d’éléments informatifs précis, témoigne d’une débâcle sociétale inouïe.

Si la promotion des méthodes contraceptives et une éducation sexuelle adéquate ne sont pas à négliger, une approche bien plus proactive envers la protection de la vie s’avère indispensable. Dans ce contexte, on ne peut que souligner l’importance de maintenir le délai de réflexion de trois jours entre la première consultation médicale et l’acte de l’interruption de grossesse, délai dont l’abolition est prévue dans l’accord de coalition.

Un véritable plan d’action pour la vie s’impose afin d’éviter que l’extermination d’enfants en devenir ne mute en nouveau sport national. Des mesures de soutien très ciblées pour femmes enceintes sans ressources et des campagnes informatives favorisant une attitude positive envers la naissance en feraient, parmi d’autres initiatives, les objets.

Outre cela, des restrictions plus poussées conditionnant l’accès à l’IVG et la réintroduction de pénalisations seraient des pistes à envisager et à exploiter dans la tentative de permettre à des bébés de naître.

Finalement, un sérieux questionnement de la vision véhiculée par les médias serait également à propos : l’IVG y est présentée, sans aucune nuance, comme une victoire indiscutable de la cause des femmes. Pire, si l’ombre d’un débat est évoqué, celui-ci est souvent réduit à un clivage gauche/droite, alors que la position vis-à-vis de la vie nous concerne tous, sans distinction, au-delà des convictions politiques.

Kelly Meris