Il est significatif de voir qu’à l’approche des élections européennes la droite politique a fait de la protection des frontières son « cheval de bataille ». Elle parle du grand défi de l’Europe auquel celle-ci est confrontée. Justice sociale, démocratie, santé et enseignement sont des sujets délaissés, comme l’a démontré en outre le récent « eurobaromètre ».

L’on constate une « militarisation » sociétale dans maints pays qui touche beaucoup de secteurs. Compte tenu des tensions internationales, il faut serrer les vis de sécurisation. Cela frôle parfois l’absurde.

Lors d’événements sportifs, comme l’Euro de football en Allemagne, qui a coûté des millions en tractations inofficielles, il y a « panique ». L’Union européenne est sous stress sécuritaire, même à l’intérieur de ses frontières. Ainsi, lors de l’Euro-football, les contrôles entre le Luxembourg et l’Allemagne seront renforcées à partir du 14 juin. Des contrôles « mesurés », selon L. Gloden, ministre de l’Intérieur, dans l’intérêt des travailleurs frontaliers, c’est-à-dire l’on ne veut pas inquiéter le patronat.

Ceci n’est qu’un avant-goût de ce qui attend l’Union européenne à l’intérieur de ses propres frontières lors des Jeux Olympiques à Paris.

La protection des frontières de l’Union européenne n’a pas réussi à adoucir les mœurs à l’intérieur de ses pays. Le Luxembourg ne fait pas exception. Avec 6.676 infractions répertoriées en 2023, la délinquance a connu une hausse de 11,3 % par rapport à 2022. 67 % sont des délits de vols, 18,2 % concernent des infractions contre des personnes (cf. Ministère de l’Intérieur).

Ce n’est pas en renforçant les frontières extérieures de l’Union européenne que l’on réussira à résoudre les problèmes sociétaux à l’intérieur dus à des frontières invisibles dont on ne parle pas.

Le vrai défi est sociétal !

Edouard Kutten