Déjà au moins un ennemi du peuple jugulé et vaincu !

Gedanken zum 9. Mee!
La pyrale, alias le « Buchsbaumzünsler », enfin parti, du coup il s’en est remis, le buis… !
Déclarés comme morts et à tout jamais anéantis, des buissons de buis des jardinets tirés au cordon du pays…, on n’en donna plus cher pour leur survie, mais là au miracle, qui l’eût cru, depuis ils ont repris du poil de la bête hérissé, alors qu’ils avaient l’air exsangue, ultra fanés, secs et sans sève, parasités au printemps par quelque minuscule papillon.
Issu, éclos, mué, transformé, comment dire juste en bio, vu qu’á l’époque je refusais de prêter l’oreille à un dirlo un brin facho, d’une chenille vêtue de vert et de noir à l’image des footballeurs brugeois du «Cercle» local, le volatile ne payant pas de mine s’en ait régalé illico tout en large et en long. Contrairement aux parasites, parmi les proprios luxembourgeois restés sur leur faim, il paraît qu’il s’en trouvèrent pas mal de maniaques effrontés, qui du coup, en allant jusqu’à invoquer une catastrophe naturelle, envisagèrent carrément de réclamer quelque dédommagement auprès de l’Etat, pour les dégâts causés par ces satanées bestioles ayant osé dépareiller leurs sacro-saints jardinets tracés au cordon!
Ceux et celles qui à la fois ignares et impatients, avaient sous-estimé les facultés de résilience du «buxus prunus domesticus» en allant un brin vite arracher sur le champ les brunâtres bosquets, en sont maintenant pour leurs frais, vu que même chez moi où au grand dam de nos voisin (e)s, dame nature est reine, les buis ont peu à peu repris, bien reverdi et ce qui plus est, sans aucune chimie - fin d’alerte et épreuves photographiques à l’appui!
Il faut dire que les médias en avaient comme à l’accoutumée bien rajouté en donnant, là-encore, la parole à de doctes experts allemands donneurs patentés de leçons, occupant à nouveau les terre-plein et éclairant, en jouant les maîtres d’école, nos faibles, voire incultes lanternes locales!
Selon eux et ayant enfin identifié le vrai coupable avec l’aide précieuse de leur «Bundesgrenzschutz», à nouveau très actif ces jours-ci sur les ponts mosellans, il s’agirait d’un insecte, jusque-là quasiment inconnu au bataillon, répondant au nom barbare de : « Buchsbaumzünsler » !
Un nom à coucher dehors pour ce discret petit nuisible, « Zungenbrecher » teuton, tout à fait imprononçable pour ceux et celles gênés de surcroît par quelque cheveux sur la langue. Et cela en dépit de ne même pas être à vrai dire un chétif papillon de nuit, la Pyrale du buis, érigé de suite en ennemi public numéro deux, car précédé depuis quelques années déjà, par un autre énergumène de la même sorte, tout aussi vorace, le fameux « Prozessionsspinner », dont le nom scientifique en français est largement moins joliment évocateur, mais par contre bien plus compliqué encore, s’attaquant lui, à la fois aux chênes et aux humains, osant s’en approcher de trop près voire le frôler à pied ou à vélo !
En voici là encore une dénomination en allemand à la connotation un tantinet comique voire onoma-poétique, permettant de donner libre cours à notre imagination
Bien que processionnaire, mais pas pour un sou sauteur, car plutôt tisserand de formation et filant avant tout de pénibles urticaires via un très « mauvais coton », mais ne sachant que ramper, avant de- suivant son processus-… s’envoler, puis de se volatiliser, la chenille en question, contrairement à Sammy, n’aurait de ce fait pas su, avec la meilleure des volontés, participer à la procession dansante d’Echternach d’à côté!
Bien avant le mois d’août, connu pour être celui des vaches maigres et tant redouté par les rédactions, broyant du noir à défaut de pouvoir en mettre assez sur leurs pages, les deux insectes ultra médiatisés tinrent la vedette cette fois-ci, dès le printemps. Une preuve de plus qu’il n’y a plus de réel saison!
Et que dire d’une autre plante surtout « pas touche » , le fameux « Riesenbärenklau », une belle plante majestueuse, il faut dire, dont le nom à lui seul fait autant sourire que frémir et qui avec toute cette humidité ambiante propice pour elle, on voit atteindre des hauteurs inquiétantes sur les berges de nos ruisseaux!
Quant aux chenilles printanières, dont on s’en serait bien passées, elles n’ont strictement rien en commun, ni avec celles que chanta Goya, ni celles du F.C. Metz de l’ère Bocandé, jadis plus glorieuse, ni avec celle de la famille foraine Hary. Le « Raup », leur chenille à eux, me permettant il y a belle lurette, de surgir au bon moment et de décrocher le pompon, avant que sa rugueuse et verdâtre toile carapacée, d’un coup ne se rabatte sur les nacelles en bois nature, couleur rouge-bordeaux, joliment découpées en forme de papillons, laissant aux amoureux le temps de se bécoter un bref instant discrètement sous la capote de cet éternel manège d’antan.
Tous ces fléaux évoqués, faisant paniquer le peuple lambda nous rappelant au bon et hilarant souvenir d’une histoire à dormir debout, parue dans la Presse et défrayant la chronique à l’époque, parlant d’une espèce de cornichon, « saure Gurke » en allemand, piqué au vif par un petit scorpion, s’étant fait la belle à l’été 86, rejoint ces jours-ci par une araignée exotique, la redoutable « Trichternetzspinne » à pas moins de huit papattes et cinq syllabes, arrivée chez nous, on ne sait pas trop comment - peut-être passagère clandestine d’une livraison de morue invasive, salée-séchée de Lusitanie?
Seul le pauvre Walaby fugueur, affublé du prénom de Sammy, dont nous déplorons très sincèrement la mort ces jours-ci, en faisant des semaines durant la « Une » des journaux, et qui par là tint en haleine tout le pays, parvint à faire régresser au deuxième rang du hit-parade des préoccupations actualisées, toutes ces plantes, larves, chenilles et papillons, le « Pimpampel » eschois mis à part, mais c’est là encore une toute autre histoire, à tel point minable, qu’elle nous fout le cafard… !
Guy van Hulle