Après son échec aux élections législatives en France, Jordan Bardella prend la tête du 3e groupe le plus important au Parlement européen, le groupe "Patriotes pour l'Europe", forgé par le nationaliste autocratique hongrois Viktor Orbán. L'objectif de ce groupe est de saper et de déconstruire de l'intérieur l'Union européenne (UE) telle que nous la connaissons aujourd'hui, en particulier avec ses libertés et ses droits fondamentaux garantis par les traités. ll s'agit également d'une cinquième colonne de forces étrangères hostiles à l'UE, en premier lieu la Russie de Poutine et la Chine de Xi Jin Ping, qui peuvent désormais agir librement au sein même du Parlement européen. Si Trump est réélu président des États-Unis en novembre 2024, il est fort probable qu'il rejoigne cette ligue des ennemis de l'UE.

Avec 30 députés, le RN représente le plus grand groupe de députés d'extrême droite non seulement au sein des "Patriotes pour l'Europe" (en réalité "Patriotes pour la destruction de l'UE"), mais aussi de l'ensemble du Parlement européen. Sur les 720 députés, 200 appartiennent à des partis europhobes répartis sur trois groupes.

Le populiste de droite luxembourgeois Kartheiser fait partie du deuxième plus important groupe hostile à l'UE, les Conservateurs et réformistes européens (ECR), au sein duquel le parti néo-fasciste italien Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni constitue la force motrice.
 
Notre pays, qui se trouve au cœur de la Communauté européenne historique et qui a bénéficié plus que tout autre de la construction européenne, devrait être en état d'alerte maximale face à cette évolution et s'y opposer résolument. Notre gouvernement ne devrait-il pas, par exemple en liaison avec le gouvernement fédéral allemand, se mobiliser pour instaurer au niveau de la gouvernance de l'UE un cordon sanitaire imperméable face à ces forces de décomposition ?