Le cardinal   Jean-Claude Hollerich a su trouver les mots appropriés pour décrire l’avortement alors que la majorité des voix publiques se perdent en euphémismes. Lors d’une entrevue avec le Luxemburger Wort en date du 25 septembre, le vaillant homme s’est indigné de la barbarie qui caractérise la façon que notre société a adoptée pour traiter la vie en devenir dans le cadre de la libéralisation de l’interruption volontaire de grossesse. 

Il fallait ces mots forts, courageux. Ils étaient immanquables, fatalement nécessaires. Le cardinal a su redonner un accent résolu à une Église devenue trop silencieuse. À ce silence prolongé est sans doute dû le fait que la récente visite du pape a suscité tant d’irritation (prévisible) dans certains milieux. Ceux-ci ne s’attendaient plus à ce que le clergé se manifeste trop visiblement.

Quant aux jugements défavorables et l’indignation provoqués par l’appel du pape à mettre au monde plus d’enfants, il est curieux de constater que les arguments énumérés par les associations féministes et progressistes contre le conseil du summus pontifex se résument en une description des contraintes engendrées par un mode de vie que pourtant les adeptes du progrès ont ainsi souhaité. Les femmes sont désormais obligées de se plier aux exigences de l’économie, masquées sous les traits de l’émancipation ou de l’égalité. Au lieu de s’acharner sur les paroles - peut-être peu réfléchies - de François 1er, il serait certes plus astucieux de remettre en question l’évolution sociétale, véritable cause des problèmes d’ordre divers qui empêchent les femmes de s’épanouir en tant que mères.

Si néanmoins l’interpellation du souverain pontife de l’Église universelle peut paraitre déplacée – la décision de procréer revenant aux couples – laisser naître ou non des enfants déjà conçus n’est aucunement, comme tentent de nous le faire croire les mouvements pro-choix, une question d’ordre privé. Il s’agit donc, bien plus que de « faire des enfants », de laisser vivre ceux qui s’apprêtent à voir le jour.

Le pape, tout comme le cardinal son disciple, a également fait montre de bravoure et de fermeté afin de condamner au plus haut point l’avortement lors de son bref séjour chez nos voisins belges. C’est l’exemple de ces deux hommes, qui n’ont pas peur des mots, que ceux et celles qui ont choisi de défendre la vie se doivent de suivre.

Les héros existent bel et bien. Ils portent la soutane. 

Kelly Meris-Weber

Stassen