Pas marginal du tout !

Les récentes statistiques au niveau mondial ont mis fin à un préjugé de longue date qui voulait que l’illettrisme soit un phénomène typique des pays sous-développés.
L’illettrisme, comme le risque de pauvreté, ne sont plus des phénomènes marginaux. Le Statec (25.09.2024) a constaté qu’au Luxembourg, par exemple, le risque de pauvreté est en hausse. Près de 30 % des résidents vivent sous le seuil de la pauvreté !
L’illettrisme y a fiait son apparition aussi et l’on constate que cela commence à devenir un problème majeur au sein de l’Union européenne. La raison pour laquelle l’on a essayé de le banaliser est dû au fait que l’illettrisme est un problème sociétal qui met à nu les écarts sociaux qui s’amplifient.
En France, par exemple, 1,4 millions d’habitants sont officiellement reconnus comme illettrés. Or il y a une différence entre le chiffre officiel et la réalité.
Dans quelque pays que ce soit au sein de l’Union européenne, le fait est établi que moins les parents sont diplômés, plus grand est le risque d’un échec scolaire de leurs enfants. Voilà pourquoi le rôle de l’école est si important. Il est d’autant plus incompréhensible que l’école publique devient « l’enfant pauvre » de l’enseignement !
Un constat que l’on a essayé de camoufler longtemps est celui que l’illettrisme ne se résume pas seulement à la lecture et l’écriture, mais aussi au calcul. 12 % des élèves (cf. étude en France) ne réussissent plus à faire des calculs de base.
La digitalisation, l’hyperconnectivité des adultes et surtout des jeunes est devenu un défi sociétal, mais aussi un défi de santé publique majeur.
Dans quelques pays, comme la Finlande, la France en partie, la Belgique et les Pays-Bas, l’appel de l’Unesco, suite à son étude dévoilée en 2023, de bannir les téléphones portables des classes a été entendu. L’usage récréatif des smartphones sera banni de l’école à partir d’août 2025. Les établissements scolaires sont invités à adapter leur règlement d’ordre intérieur d’ici le 1er janvier 2025. Au Luxembourg, on est d’ailleurs aussi en train de revoir les règlementations concernant l’usage du smartphone à l’école.
Or, le privé ne se voit pas obligé de suivre cette voie, et d’ores et déjà une approche commune du problème paraît impossible. Au Luxembourg la situation est très complexe à cause de l’internalisation et de la privatisation poussée de l’enseignement.
Une simple notification reçue par un élève sur son smartphone le distrairait pendant 20 minutes de la leçon en cours selon l’étude de l’Unesco de juillet 2023. Ce fait vaut pour toutes les écoles, publiques ou privées. Et c’est là que le bât blesse !