Je suis effrayée par le manque de compréhension et d'empathie qui  transparaît dans les commentaires de quelques lecteurs à propos de la lettre ouverte de cette mère célibataire. Elle se demande s'il est normal que ses trois enfants ne puissent pas avoir leur propre chambre dans le pays le plus riche du monde. Cette mère ne pose pas cette question pour elle-même, mais pour ses enfants. Elle fait tout pour répondre aux besoins de ses enfants, et apparemment toute seule.

Vivre dans un espace confiné est une épreuve pour toute la famille, cela entraîne davantage de disputes, de stress et peut-être aussi de moins bons résultats scolaires. À partir d'un certain âge, les enfants remarquent très vite que leurs amis vivent dans de meilleures conditions et commencent à avoir honte. Les parents se sentent abandonnés et  invisibles aux yeux de la société, il leur est difficile de faire entendre leur voix.

Dans ce contexte, je trouve admirable que l'auteure de la lettre ouverte, en plus de toutes ses tâches de mère célibataire, trouve le courage et le temps d'attirer l'attention sur sa situation familiale – et donc sur celle de nombreux autres enfants dans ce pays. À mon avis, les enfants sont l'un des biens les plus précieux d'une société, car en tant qu'adultes de demain, ils sont notre avenir. La manière dont ils grandissent et les expériences qu'ils vivent les marquent pour toute 
leur vie.

Selon le Statec, 24 % (!) des enfants vivent dans la pauvreté au Luxembourg, ce qui est un chiffre incroyablement élevé, l'un des plus élevés des pays de l'UE. Les enfants de parents isolés et de familles avec plus de 2 enfants sont particulièrement touchés, les dépenses liées  au logement constituant l'une des principales charges. (Source : 
https://science.lu/de/science-check/entwicklung-der-armut-luxemburg).

Surtout des femmes se retrouvent souvent dans une situation de précarité et vulnérabilité après un divorce. La situation est insupportable pour un grand nombre de familles monoparentales.Ce n'est pas normal, ce n'est pas uniquement une affaire privée des familles concernées, mais cela nous concerne tous !