
A la suite de mon texte sur le Venezuela, d’aucuns scribouilleurs anonymes ont publié des commentaires qui, faute d’une connaissance approfondie de l’Histoire, regorgeaient d’incongruités qu’on pourrait passer sous silence, si elles ne revenaient pas périodiquement en refrains insipides. Ainsi, d’aucuns mal informés confrontent les adversaires de l’impérialisme américain avec le principe de gratitude.
Parce que, selon eux, les Américains nous ont libérés du nazisme, il est indiqué de renoncer à tout commentaire critique quoi qu’ils fassent et quoi qu’ils disent.
Etrange que ce principe ne joue pas quand il y va de la libération par les forces militaires russes qui, elles, ont puissamment contribué à la défaite des salauds du nazisme.
Contrairement aux USA qui n’ont connu le moindre bombardement, le moindre coup de fusil à l’intérieur du pays, les Russes perdaient des millions d’hommes et de femmes et retrouvaient, à la fin de la guerre, le pays ravagé par les monstruosités teutoniques.
Oui, mais cela ne compte pas.
Ce sont nos ennemis et donc haro sur le baudet.
La reconnaissance n’est pas pour eux.
Bestial oblivion.
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Revenons aux Américains.
L’un des scribes a écrit qu’ils ne font toujours que ce qui s’avère juste pour eux.
Il ne pouvait mieux dire : AMERICA FIRST – slogan qu’on entend chaque jour dans la bouche de ce rustre de TRUMP.
En 1968, les Editions Grasset ont publié « L’Empire américain » écrit par Claude JULIEN, chef du service des informations étrangères au Monde.
Il était à l’époque le meilleur spécialiste français des affaires américaines.
Voici les informations qui font défaut à d’aucuns qui continuent à écrire n’importe quoi, mus par la hargne et la rogne contre tous ceux qui ne sont pas de leur bord.
Ecoutons JULIEN :
La loi prêt-bail qui entre en vigueur en mars 1941 fait retrouver aux USA ses forces économiques et financières. Un immense profit s’ensuit.
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La seconde guerre mondiale a ainsi permis à l’empire de résoudre une crise économique infiniment plus grave que la récession de 1913-1914.
En plus, les USA ont leurs mains partout ... aux quatre coins de la terre ...
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On pourrait ajouter une multitude de détails qui, peut-être, auraient pour effet de faire lever les paupières fatiguées de certains scribes anonymes.
Une chose est certaine.
- Les Américains sont intervenus trop tard dans la seconde guerre mondiale. C’est toujours oublié.
- S’ils sont intervenus c’était, non pas pour nous libérer, mais pour assurer leur propre sécurité.
La libération des pays européens a été ainsi collatérale et non pas primordiale.
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Cela ne veut pas dire que nous ne devrions pas nous incliner devant le sacrifice de leurs soldats.
On leur restera éternellement reconnaissants, tout comme on n’oubliera jamais l’apport immense des armées soviétiques à la libération de l’Europe.
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Un ultime mot sur les USA comme prédateurs en Amérique du Sud.
Les USA ont depuis toujours entretenu les meilleures relations avec les dictatures d’Amérique latine.
Ils ont soutenu l’ordure de STROESSNER au Paraguay, cet inqualifiable SOMOZA au Nicaragua, PEREZ JIMENEZ au Venezuela, TRUJILLO à Saint-Domingue, BATISTA à Cuba, ODRIA au Pérou, ROJAS PIMILA en Colombie … et actuellement le Président du Brésil et celui qui vient de s’autoproclamer Président du Venezuela.
Ce sont les bonnes rassurantes marionnettes.
« Les USA », dit JULIEN, « n’ont rien fait pour ébranler les dictatures en place, car celles-ci savaient respecter les intérêts privés américains ».
Si ASSELBORN devait ignorer ces évidences, c’est bien possible, il suffit tout juste de lui dire « merde alors ».
Le 8 février 2019.
Gaston VOGEL