Kelly MerisLa chasse au service de l’écologie

Liesserbréif vum Kelly Meris-Weber
© RTL Grafik

D’année en année, il se trouve au moins une personne à faire part de sa rancœur au sujet de la chasse, qu’il s’agisse d’un brocard égaré qu’on suppose effaré par une battue, de traqueurs perçus trop près d’une agglomération, ou simplement de la rencontre d’un chasseur jugé peu sympathique. S’il est clair que des incidents représentant un réel danger pour des randonneurs ou des riverains ne sont en aucun cas tolérables, notons pourtant que de tels accidents sont en nombre dérisoire et ne justifient aucunement un dénigrement constant de la chasse en tant que telle. La chasse est à considérer comme un composant fondamental des diverses pratiques et actions au service de la protection et de la conservation de la nature. Depuis toujours, l’homme est un maillon irremplaçable de la chaîne alimentaire, essentiel au bon fonctionnement de l’écosystème forestier.

D’un point de vue éthique, la consommation de gibier est à privilégier quant à la viande provenant d’élevages, où les bêtes sont tenues en espace clos sans jamais voir le jour. Considérant la stabulation des vaches laitières, mettre de la crème dans son café est bien plus discutable que d’apprécier un civet de chevreuil ; le chevreuil ayant vécu en liberté avant de tomber sans souffrir d’un coup proprement tiré- car les chasseurs s’efforcent de ne tirer que des coups précis. J’ose dire qu’il n’existe point de communauté plus soucieuse de la faune sauvage. Ainsi, nul chasseur qui se respecte ne tue pour le plaisir- la joie qu’il ressent est celle de se savoir accomplir la noble tâche d’un acteur qui régule les populations de gibier afin de contribuer à maintenir l’équilibre de la biodiversité.

La chasse ne se résume pas à quelques battues en saison. Le chasseur locataire d’un lot de chasse s’occupe tout au long de l’année du territoire qu’il a loué. Il observe la faune et la flore, échangeant régulièrement avec le garde forestier. En coopération avec les agriculteurs dont les terres se trouvent sur son lot, il organise le sauvetage des faons au temps des moissons. Tout chasseur cherche, s’il n’en est déjà propriétaire, à acheter des parcelles de terrain se situant sur son lot de chasse, afin de les laisser en friche. Ces sols non labourés constituent un lieu de vie idéal pour perdrix, lièvres, petits cervidés et insectes, tout en permettant également le développement d’une végétation naturelle. D’un point de vue écologique, l’existence de telles surfaces biogènes est d’une importance capitale. Aussi, de tels bouts de terre acquis par un chasseur peuvent être soumis à l’exploitation extensive (utilisation très réduite d’engrais, fauchage tardif), plus respectueuse de l’environnement.

La chasse favorise la sauvegarde des sites naturels, des bois et de leurs habitants. Il est crucial que le savoir-faire de cette tradition continue à être transmis aux générations futures.

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