
L’on se rappelle que la jeune suédoise Greta Thumberg avait attiré l’attention médiatique en faisant depuis août 2018 tous les vendredis une « grève scolaire pour le climat ». Grâce à une médiatisation « ad hoc », l’étudiante de 16 ans est devenue la star du mouvement « Fridays for Future ».
Selon la bonne tradition le Luxembourg sociétal saute toujours sur le dernier wagon. Que faire alors que depuis des mois il y avait de par le monde des grèves scolaires ? Il fallait « recruter » les élèves et les motiver pour une « grève scolaire nationale ». Et l’on inventa la « grève excusée ». Un soulagement pour les organisateurs de « Youth for Climate Luxembourg », qui ont avoué (cf. Tageblatt 16.03.2019) que des milliers de coups de téléphone et d’emails étaient nécessaires pour organiser cette manifestation.
Le Ministère de l’Education nationale, pour sa part, verrait d’un bon œil si l’on introduisait des sujets concernant le climat dans l’enseignement. Les enseignants auront de quoi faire.
En attendant, la pollution au quotidien a repris ses droits au Luxembourg. Selon l’Eurostat, le pays comptait en 2016 déjà 662 véhicules pour 1000 habitants, alors que la moyenne de l’Union européenne était de 500. La situation a encore empiré, sachant qu’en 2018 (cf. Statec) 52.811 nouvelles voitures furent enregistrées, grâce à une politique de crédit avantageuse de la part de certains instituts financiers.
Mais il ne faut pas seulement « culpabiliser » le consommateur normal, si l’on constate que les ministères disposent de 2000 véhicules. Par-là le Luxembourg, le cancre de l’Union européenne en politique d’énergies renouvelables, bat de nouveau un record européen, en comparaison proportionnelle avec les autres Etats de l’Union européenne. Et l’on roule surtout en polluante coûteuse, que ce soit Audi, BMW ou Mercedes. Le ministre des transports, Fr. Bausch, porté sur le « vert », s’est refusé à révéler le pourcentage de voitures électriques ou hybrides (cf. Tageblatt 20.03.2019).
« Fridays for Future » ne changera rien au fait que l’Union européenne est divisée sur la stratégie climat pour 2050. Ainsi le débat sur le climat, prévu pour le 22 mars à Bruxelles, n’eut pas lieu faute de consensus (cf. Libre Belgique 24.03.2019). Rien d’étonnant, car une politique écologique est incompatible avec une politique basée sur le profit rapide.
Cela n’a pas empêché le Conseil européen de réitérer ses engagements envers l’accord de Paris et de reconnaître qu’il y a des « efforts à faire ».
De belles paroles qui n’engagent à rien !
Edouard Kutten