
L’âge légal de départ à la retraite est toujours de 62 ans en France et de 65 ans en Allemagne. Or cela n’est valable que pour le commun des mortels.
Le PDG allemand d’Airbus, T. Enders, va partir à la retraite avec une enveloppe de 36,8 millions d’euros et ceci à l’âge de 60 ans. Cela fait 10.000 euros par emploi supprimé, selon le député communiste S. Jumel (cf. La Voix du Nord, 03.04.2019). Personne ne s’y est opposé, alors que l’Etat français est actionnaire d’Airbus à 11 %, tout comme l’Etat allemand à 11 % également. Ni la France, ni l’Allemagne ne sont représentées au conseil d’administration. Même si les deux Etats siégeaient au conseil d’administration d’Airbus, ils ne pourraient s’opposer à l’attribution de cette « prime de départ » vu qu’Airbus est une société de droit néerlandais.
Il est facile de « confier » l’argent des contribuables à des actionnaires. Une irresponsabilité qui est une provocation pour tous les salariés qui doivent craindre au quotidien pour leur emploi, voire pour l’octroi du droit à la pension.
Mais la haute politique, qui par ailleurs n’est jamais en manque de belles paroles, n’oublie pas les « bons et loyaux serviteurs du capital », indépendamment de leur nationalité. Ainsi Carlos Ghosn, ex-patron de Renault, a-t-il profit de l’aide politique de la France pour faire « rapatrier » son épouse que la justice japonaise voulait interroger. L’ambassadeur de France en personne l’accompagna à l’aéroport (cf. Journal du Dimanche, 07.04.2019).
Un monde de vrais « gentlemen » !?
Edouard Kutten