Décidément l’école publique au Luxembourg n’a pas de chance. A peine est-elle tant soit libérée du joug clérical, voilà qu’elle devient le terrain d’expérimentation d’une politique de libéralisation.
Un exemple typique est celui du renforcement des directions au niveau de l’enseignement secondaire par des directeurs administratifs dont la formation est absolument différente des directeurs enseignants. Peu à peu la gestion des écoles se fera selon des critères émanant de l’économie.
L’orientation des élèves est déjà en ce moment significative à ce sujet, elle est soumise aux lois du marché. Cela influence sur les matières enseignées, on parle de compétences, pas de savoir. Finie la formation progressive des intelligences.
La suppression par exemple des mathématiques dans les diverses filières menant au diplôme de technicien, est un appauvrissement de la formation qui ne semble pas déranger grand monde.
Cette école publique, dont certaines filières sont de plus en plus soumises aux demandes du marché de travail, ne pourra plus jouer ni son rôle « d’ascenseur social », ni celui « d’ascenseur intellectuel ».
Or cette évolution ne date pas d’hier, sauf qu’à dessein certains n’ont pas voulu voir venir, alors que les ministres Brasseur et Delvaux avaient savamment su entamer la politique de libéralisation de l’enseignement public. Les stratégies de Lisbonne et d’Europe servaient de couvert.
Mais soit, selon l’accord de coalition, tout va « pour le mieux … » !
Edouard Kutten
